Article publié le 04/12/2025 par Mathieu

Capia nous parle de son Paris des Merveilles

"Je tenais à respecter au maximum l’identité graphique qu’Étienne lui avait donnée"

Étienne Willem laissera une marque indélébile dans l'univers de la bande dessinée. L'auteur belge nous a quittés brusquement en juin 2024, laissant derrière lui tellement de belles choses. Il avait notamment commencé à travailler sur le troisième volume du Paris des Merveilles, une saga qui lui tenait à coeur et sur laquelle il adorait amener son identité graphique.

C'est donc Capia qui a repris la flambeau, avec beaucoup de grâce et de respect. La jeune suisse qui adore par dessus tout le domaine de l'animation a tenue à continuer dans la lignée de ce que partageait Etienne tout en y apportant sa patte personnelle. Et c'est une (très) belle réussite. 

"Azincourt : le flegme de ce chat… j’en suis jalouse !"

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai suivi un cursus scolaire artistique secondaire et supérieur au sein des instituts StLuc à Liège jusqu’en 2008, en section bande dessinée. Je voulais à la base travailler dans l’animation mais rester devant un écran ce n’est pas pour moi. Mon premier récit illustré, Astérion, fut publié par les éditions Galet.

Par la suite, j’ai travaillé dans l’illustration de manière générale : collaborations diverses, participations à des collectifs, plusieurs sketchbooks autoédités et même l’aventure de la campagne ulule pour un projet BD nommé Lona la Hideuse, avec Maxime Fontaine au scénario. Après une longue pause, j’ai eu le plaisir d’être contactée par Drakoo, arrivant ainsi dans l’aventure du Paris des Merveilles.

Étiez-vous déjà familière du travail d’Étienne Willem ?

Étienne était un collègue et ami de festival de longue date. Je l’ai découvert avec L’Épée d’Ardenois (Paquet) il y a une dizaine d’années : j’adore les personnages anthropomorphes mêlés à des récits d’aventure ou dramatiques ! Il faisait aussi partie de ces dessinateurs dont la gentillesse et l’accessibilité étaient inestimables. Il me soutenait beaucoup lors de nos rencontres en dédicaces et ses retours sur mon travail m’étaient précieux.

Je n’ai malheureusement découvert Les Artilleuses et Le Paris des Merveilles que depuis mes contacts avec Drakoo. Nous avions convenu que lors de notre prochaine rencontre en salon ou festival, je lui prenne directement tous les albums que je n’avais pas encore. Le destin en a décidé autrement, à mon plus triste regret…

Quelles sont vos techniques de travail ?

Je travaille surtout en traditionnel : au crayon, au stylo et à l’aquarelle aussi, mais l’encre m’attire peu. Je préfère le côté esquissé du crayon qui donne de la vie et du mouvement au dessin.

Juanjo Guarnido et Claire Wendling sont de vraies inspirations. Après la découverte de leurs travaux, j’ai amorcé une recherche perpétuelle de nouvelles techniques, sans m’éloigner bien longtemps de la peinture et du croquis.

Y a-t-il un élément que vous aimez particulièrement dessiner dans l’univers du Paris des Merveilles ?

En général, je suis plus à l’aise avec le dessin de personnages féminins, mais Louis Griffont, si simple et élégant, est très plaisant à représenter. Je tenais à respecter au maximum l’identité graphique qu’Étienne lui avait donnée.

Je citerai aussi Azincourt : le flegme de ce chat… j’en suis jalouse ! À moins que ce ne soit parce qu’il pionce tout le temps...

Propos recueillis par Marine Catalan

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