Capia nous parle de son Paris des Merveilles
"Je tenais à respecter au maximum l’identité graphique qu’Étienne lui avait donnée"
Étienne Willem laissera une marque indélébile dans l'univers de la bande dessinée. L'auteur belge nous a quittés brusquement en juin 2024, laissant derrière lui tellement de belles choses. Il avait notamment commencé à travailler sur le troisième volume du Paris des Merveilles, une saga qui lui tenait à coeur et sur laquelle il adorait amener son identité graphique.
C'est donc Capia qui a repris la flambeau, avec beaucoup de grâce et de respect. La jeune suisse qui adore par dessus tout le domaine de l'animation a tenue à continuer dans la lignée de ce que partageait Etienne tout en y apportant sa patte personnelle. Et c'est une (très) belle réussite.

"Azincourt : le flegme de ce chat… j’en suis jalouse !"
Pouvez-vous nous parler de votre
parcours ?
J’ai suivi un cursus
scolaire artistique
secondaire et supérieur
au sein des instituts StLuc à Liège jusqu’en
2008, en section bande
dessinée. Je voulais à
la base travailler dans l’animation mais
rester devant un écran ce n’est pas pour
moi.
Mon premier récit illustré, Astérion, fut
publié par les éditions Galet.
Par la suite,
j’ai travaillé dans l’illustration de manière
générale : collaborations diverses,
participations à des collectifs, plusieurs
sketchbooks autoédités et même
l’aventure de la campagne ulule pour un
projet BD nommé Lona la Hideuse, avec
Maxime Fontaine au scénario.
Après une longue pause, j’ai eu le plaisir
d’être contactée par Drakoo, arrivant
ainsi dans l’aventure du Paris des
Merveilles.
Étiez-vous déjà familière du
travail d’Étienne Willem ?
Étienne était un collègue et ami de
festival de longue date. Je l’ai découvert
avec L’Épée d’Ardenois (Paquet) il y
a une dizaine d’années : j’adore les
personnages anthropomorphes mêlés
à des récits d’aventure ou dramatiques !
Il faisait aussi partie de ces dessinateurs
dont la gentillesse et l’accessibilité
étaient inestimables. Il me soutenait
beaucoup lors de nos rencontres en
dédicaces et ses retours sur mon travail
m’étaient précieux.
Je n’ai malheureusement découvert Les
Artilleuses et Le Paris des Merveilles
que depuis mes contacts avec Drakoo.
Nous avions convenu que lors de
notre prochaine rencontre en salon ou
festival, je lui prenne directement tous
les albums que je n’avais pas encore.
Le destin en a décidé autrement, à mon
plus triste regret…
Quelles sont vos techniques de
travail ?
Je travaille surtout en traditionnel : au
crayon, au stylo et à l’aquarelle aussi,
mais l’encre m’attire peu. Je préfère
le côté esquissé du crayon qui donne
de la vie et du mouvement au dessin.
Juanjo Guarnido et Claire Wendling
sont de vraies inspirations. Après la
découverte de leurs travaux, j’ai amorcé
une recherche perpétuelle de nouvelles
techniques, sans m’éloigner bien
longtemps de la peinture et du croquis.
Y a-t-il un élément que vous aimez
particulièrement dessiner dans
l’univers du Paris des Merveilles ?
En général, je suis plus à l’aise avec le
dessin de personnages féminins, mais
Louis Griffont, si simple et élégant, est
très plaisant à représenter. Je tenais
à respecter au maximum l’identité
graphique qu’Étienne lui avait donnée.
Je citerai aussi Azincourt : le flegme
de ce chat… j’en suis jalouse ! À moins
que ce ne soit parce qu’il pionce tout le
temps...
Propos recueillis par Marine Catalan
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