Dans l'antre de l'auteur : Tiburce Oger
"Quand j’étais ado, on me disait toujours que la bande dessinée, ce n’était pas une activité sérieuse"
La dure loi de l'Ouest, c'est lui. Depuis plusieurs années, Tiburce Oger nous conte des histoires de western au travers d'épopées folles et enivrantes. S'il a le Far West dans la peau, l'auteur français sait aussi changer de rôle, passant de scénariste à dessinateur pour mieux s'approprier les œuvres.
Rencontre avec un magicien de la bande dessinée.

Bonjour Tiburce, peux-tu te présenter aux lectrices et lecteurs de Bamboo Mag ?
Je suis auteur de bande dessinée, à la fois dessinateur et scénariste. J’écris mes propres histoires, mais je travaille aussi pour d’autres dessinateurs.
Selon toi, est-il indispensable de passer par une école ?
Cela permet de se confronter à d’autres dessinateurs, et le regard des enseignants sur votre travail est toujours utile. En tout cas, il est plus pertinent que celui de votre grand-mère, qui aura tendance à vous considérer comme un petit génie !
Comment as-tu débuté dans la bande dessinée ?
À la fin des années 1980, j’avais été lauréat de « L’Alph-Art Avenir » au Festival d’Angoulême. Un éditeur de Vents d’ouest, Laurent Galmot, avait bien aimé mes pages et m’a demandé si j’avais des projets. Quand je lui ai proposé un western, qui avait été refusé par un autre éditeur, il m’a répondu que le genre était passé de mode et qu’il n’intéressait plus personne. J’ai transformé mon scénario en une histoire d’heroic fantasy, et j’ai publié le premier tome de Gorn chez Vents d’ouest.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui rêve de faire de la BD ?
Je lui dirais de s’accrocher à son rêve ! Quand j’étais ado, on me disait toujours que la bande dessinée, ce n’était pas une activité « sérieuse ». On me conseillait plutôt de devenir prof de dessin et de dessiner pendant mes loisirs. Mais la BD, c’est un vrai métier ! C’est un travail long et laborieux, on y pense sans arrêt, il faut l’exercer avec passion.
Selon les albums, tu es soit dessinateur, soit scénariste, soit les deux : que préfères-tu ?
Si je ne fais que dessiner, j’ai l’impression de perdre mon temps et je me sens très vite malheureux ! Au bout d’un moment, je suis frustré de ne pas pouvoir écrire mes propres scénarios. Je me suis lancé dans ce métier pour raconter des histoires. Le fait de travailler avec des dessinateurs me procure un immense plaisir car ils m’apportent un point de vue nouveau.
Comment est né Women of the West ?
À chaque fois que j’écrivais un projet de western, je me disais que les héroïnes du Far West méritaient qu’on leur consacre un album entier. Les femmes ont tenu une grande place dans la conquête de l’Ouest, et leur rôle civilisateur a été plus important que celui des hommes. On croisait aussi bien des mères de famille que des pionnières, des femmes de loi ou des « mauvaises filles ».
Après Indians of the West, Gunmen of the West et Lawmen of the West, la collection va-t-elle se poursuivre ?
Ça devient un jeu, c’est passionnant ! J’ai d’autres titres en préparation, mais c’est encore trop tôt pour en parler. Ce qui me motive, c’est de mettre en avant ces authentiques tranches de vie. J’ai toujours envie de montrer les bons et les mauvais côtés du « rêve américain ».
Propos recueillis par Christophe Quillien pour le Bamboo Mag

Ça parle de quoi ?
Le parcours incroyable et authentique de femmes qui ont vécu la conquête de l’Ouest américain.
Pionnières, artistes, aventurières ou guerrières, elles ont bravé la solitude, la violence et les préjugés pour faire entendre leur voix dans un monde d’hommes. Women of the West dresse le portrait de ces femmes audacieuses, souvent oubliées de l’Histoire, mais essentielles à la construction de l’Ouest américain.
À travers des récits poignants et des illustrations puissantes, cet album met en lumière des destins hors du commun, marqués par le courage, la liberté et la soif de justice. Redécouvrez l’épopée de l’Ouest comme vous ne l’avez jamais lue : du point de vue de celles qui l’ont vécue..