Article publié le 21/10/2025 par Mélanie

Necronomickey – La sublime étrangeté de Foerster

Une BD qui veut vraiment changer les codes.

Il existe des bandes dessinées qui ne ressemblent à rien d’autre. Qui ne se lisent pas, mais se traversent, comme un rêve étrange ou une hallucination dont on se délecte.

Necronomickey, le nouveau titre de Foerster, est de celles-là. Une œuvre inclassable, déconcertante, qui échappe aux codes pour mieux imposer sa propre grammaire visuelle et narrative, pour établir ses propres règles.

De la sérigraphie...punk ?

Dès les premières pages, c’est un basculement. Un noir et blanc somptueux, tranchant comme une gravure expressionniste qui nous percute de plein fouet nous envoutant totalement, comme si l’auteur avait regardé par dessus l’épaule de Vallotton, Topor ou même Bosch, et que d’un sourire machiavélique et brillant nous avait inventé la : “sérigraphie punk”.

Chaque planche est une œuvre à part entière, un portail ouvert sur un monde qui sent le soufre et la poussière d'étoiles. L’univers est absurde, grotesque, d’un onirisme noir qui happe et dérange à la fois. Foerster n’imite personne. Il suit sa propre voix — ou plutôt ses propres voix, intérieures, grinçantes, moqueuses, jubilatoires.

Chez lui, l’horreur côtoie la farce, le macabre flirte avec le burlesque. Ses personnages sont des créatures incertaines, échappées d’un carnaval oublié : silhouettes tordues, destins absurdes, dialogues aux accents beckettiens et humour noir corbeau.

Necronomickey n’est pas une lecture : C’est une immersion. Un vertige. Un voyage sur les terres molles de l’étrange, entre théâtre d’ombres, bestiaire fantastique et fable désespérée nuancée par un humour presque british, qui surgit là où on ne l’attend pas.

Étrange et beau à la fois

Lire Necronomickey c’est lire une bande dessinée libre, dense, incomparable, unique, qui repousse et redéfinit les codes, tout en nous embarquant avec une joyeuseté cynique à la découverte d’un kaléidoscope de personnages étranges et pourtant divinement attachants.

L'ouvrage séduit par sa force brute, son étrangeté assumée, son immense talent graphique.
Dans un paysage éditorial parfois policé, prévisible, aseptisé : Foerster ouvre un gouffre, une faille temporelle, nous prends la main, et nous embarque avec lui.

On ne sait pas toujours ce qu’il y a dedans. Mais on saute, on y plonge, on s’en délecte : avec joie. Merci Fluide Glacial !

Redécouvrez Foerster dans ce recueil d'histoires fantastiques aussi sombres que captivantes !

Immersion garantie dans un univers unique : des personnages aussi bizarres que fascinants, des destinées absurdes, un brin d'horreur et une bonne dose d'humour plus noir que noir. Le style graphique de Foerster ne peut pas laisser indifférent, l’utilisation qu’il fait du N&B donne une force indéniable à son dessin et lui permet d’instaurer une atmosphère inquiétante des plus efficaces dans des décors hypnotisants proches du style expressionniste.

Dans ce recueil, grâce au narrateur démiurge Nyalarpoupeth, nous découvrons les destins étranges d’une galerie de personnages ou créatures tous plus bizarres les uns que les autres, dans une esthétique qui pourrait séduire autant les fans de l’univers de Lovecraft que ceux de l’univers de Tim Burton.

Mais tout le sel de Foerster, c’est qu’il parvient à saupoudrer l’ensemble d’un humour noir irrésistible !

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