Alors, plutôt BD ou Roman graphique ?
Parce que, oui, il y a une différence.
"Attend, mais tu lis une BD ?!"
"Non c'est un Roman graphique !"
"Heuuuu, bah c'est une BD quoi."
"Pas vraiment, non."

Vous avez déjà eu ce débat avec quelqu'un ? Nous aussi. On va donc essayer de comparer rapidement les deux genres, qui se ressemblent certes, mais qui ont aussi leur lot de différences.
Si vous êtes amateur de bandes dessinées, vous avez sans doute déjà entendu parler de « roman graphique ». Mais derrière ces deux termes, qui partagent un même langage mêlant texte et image, se cachent des réalités parfois bien différentes. Alors, comment distinguer une BD d’un roman graphique ? Voici quelques clés pour mieux comprendre.
Le format : La bande dessinée se présente le plus souvent sous forme d’albums de 48 à 64 pages, avec une couverture rigide et un format standardisé. Elle fonctionne généralement en série, avec des personnages récurrents et des suites qui s’enchaînent tome après tome (Les Gendarmes, Les Sisters, etc.).
Le roman graphique, lui, adopte un format plus proche du livre. Il est souvent plus long (plus de 100 pages), peut avoir une couverture souple ou rigide, et propose souvent une histoire complète en un seul volume. Ce sont des œuvres pensées comme des one-shots, même si certaines peuvent avoir des suites.
Le fond : Les bandes dessinées abordent une grande variété de genres : humour, aventure, science-fiction, jeunesse, fantasy… La narration y est souvent linéaire, rythmée, avec des dialogues dynamiques et un découpage classique.
Les romans graphiques, eux, tendent à explorer des sujets plus introspectifs, réalistes ou autobiographiques. On y retrouve souvent une narration plus libre, parfois non linéaire, avec une place importante accordée à l’émotion et à la réflexion. Des œuvres comme Le crétin qui a gagné la guerre froide ou L'Affaire Markovic en sont de parfaits exemples.
La perception : La bande dessinée est profondément ancrée dans la culture populaire. Elle touche un public large – enfants, ados, adultes – et est souvent associée à la détente, au divertissement.
Le roman graphique, en revanche, bénéficie d’une reconnaissance plus « littéraire ». Il est souvent mis en avant dans les médias culturels, les prix littéraires, et trouve sa place aussi bien en librairie BD que dans les rayons littérature générale. Il attire un lectorat plus adulte, parfois peu habitué à lire de la bande dessinée.
Le style graphique : Côté dessin, la bande dessinée explore de nombreux styles mais conserve souvent un graphisme clair, coloré et accessible. Le roman graphique, lui, privilégie parfois un style plus épuré, personnel, voire en noir et blanc, au service du récit et de l’ambiance.
Pour conclure, BD et roman graphique ne s’opposent pas, ils se complètent. L’un s’inscrit dans la tradition populaire du 9e art, l’autre en repousse les frontières pour explorer de nouvelles formes de récit. Et dans les deux cas, c’est la richesse qui l’emporte. Que vous soyez fan de gags, de récits d’aventure ou de témoignages intimes, il y a forcément une œuvre qui vous attend en librairie.